Oui, bon, voici quelques jours je faisais état de mon absence d’excitation à l’évocation d’un McDo, eh bien il a suffi que copine Peggy évoque ce nom à 14 heures pour que je m’y rue finalement à 20 heures. Et je n’ai pas fait les choses à moitié, puisque le menu à 8,80 € proposait un effet doublé, soit deux Big Mac devant bien taper dans les 1000 kcal le lot, plein de lipides sursaturés, dégoulinant de la sauce sucrailleuse qui assure son succès sur la planète obèse. Rien que d’écrire cela, je me débecte. Mon surmoi dukanisé guide mes pas vers le magasin bio où je compense en achetant de quoi faire une ratatouille, un pain d’épeautre complet, un ensemble riz-épeautre-karmut tout aussi complet. Le pain mesure à peine douze centimètres de circonférence, mais pèse 500g, une densité proche du plomb. La fille me demande si j’ai un bon couteau. Après avoir vaguement songé à une allusion sexuelle, je comprends qu’elle me parle de ce pain et qu’il faut la prendre au mot. Je note d’acheter une scie au BHV si je persiste dans l’épeautre cuit au four.
J’avais quand même une vague excuse, avant-hier soir : nous rejoignions le studio où copine Lola enregistre son prochain disque, à côté du McDo justement. On écoute des chansons en roumain et en français, très belles, très mélancoliques. J’apprends qu’il faut patienter cinq mois après la fin du travail sur l’enregistrement pour voir arriver le bébé. C’est horriblement long. Le livre, c’est pire, six à quinze mois entre la remise du manuscrit et la parution (sauf quand on s’appelle Yann Moix et que l’on pond en septembre sa merde commandée en juin). Je ne suis pas patient : si je viens à bout de mon roman, et si par hasard un éditeur s’avise de le publier, cette longue phase d’attente sera un supplice. Mon rêve, ce serait un monde d’auto-édition généralisée : je termine un bouquin, je le fais lire à un cercle d’amis dont le goût m’inspire confiance ou respect, je corrige selon les critiques, je vais voir un ami imprimeur et hop, il ne faut pas une semaine pour que mes lecteurs puissent en profiter. Oui mais… quels lecteurs ? C’est bien le problème, l’édition traditionnelle tient le coup parce qu’elle est un complexe médiatico-industriel ayant une force de frappe sur la part de plus en plus restreinte de la population lectrice.
Je passe une bonne partie de l’après-midi à m’énerver contre un putain de scanner Epson qui refuse de démarrer, bloquant ainsi ma bonne résolution de numérisation totale et systématique. Malgré des plombes sur le Net, impossible de trouver des drivers fonctionnant bien sur mon OS Tiger. Je parviens à dénicher un logiciel compatible avec plus de 1000 scanners (VueScan), il reconnaît le mien, commence la numérisation… et voilà qu’un message s’affiche me demandant du pognon si je veux pouvoir enregistrer mon fichier sans un filigrane de mauvais goût représentant des dollars. Aucune version déplombée ou numéros de série en vrac sur les sites pirates. Dans les périodes où j’ai du pèze, j’aurais balancé mon scan au bout d’une demi-heure et serais parti dare-dare en acheter un neuf. Là, je ronge mon frein. La série Lide des Canon a des premiers prix à moins de 60 euros, je verrai cela en fin de semaine. En même temps, VueScan ne coûte que 39$, soit sans doute environ 30 euros.
Avec cette histoire de scanner, je prends de retard sur ma longue liste d’actions à mener dans la journée (dont écrire sur ce blog) et je me retrouve plus exaspéré encore. Heureusement que les insomnies permettent un labeur nocturne plus productif.
Copines Natacha et Peggy se moquent longuement, systématiquement, méticuleusement, intégralement de ma ratatouille, laquelle se révèle n’en être pas une. Je découvre qu’il ne faut pas mettre d’eau, et éviter que les légumes se transforment en quasi-bouillie. C’est con, je croyais que c’était au contraire le but de la ratatouille, d’après les très vagues souvenirs de mon enfance. En plus, j’y ai balancé la moitié de mon sachet de maniguette (poivre africain) et copine Natacha passe l’essentiel du repas à en virer un à un les grains, après qu’elle s'est cramé la gueule en en mâchant un d’entrée de jeu. Certains dîners ressemblent à des chemins de croix. Les miens. Heureusement qu’il y a le pain d’épeautre et les crevettes de Madagascar, sinon c’était encore le Titanic gastronomique.
Période difficile pour mon CORPS de RÊVE : beaucoup de choses à faire, donc moins d’activité physique, difficulté à rester à un paquet de cigarette. Et ce maudit McDo là-dessus. Se ressaisir ou périr dans la graisse.
Maître, Maître, pourquoi m’as-tu abandonné ?
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