Une multitude de petites choses à faire, et pourtant peu d’énergie à y consacrer, du coup l’éparpillement des tâches devient un piège, il manque la volonté pour ordonner tout cela et éliminer méthodiquement les obligations qui, prise une à une, ne représentent pourtant pas grand-chose. Alors je m’abandonne à des petites activités futiles, et parfois vengeresses comme celle-ci :
On se souvient que j’avais choisi La barque silencieuse à la bibliothèque, et je dois le rendre dès mardi prochain car les nouveautés ne s’empruntent qu’une semaine. Je ressens cette contrainte de temps avec agacement, surtout que les ouvrages de cet auteur n’étant pas des récits, ils peuvent se lire à un rythme choisi. Et j’aime par-dessus tout choisir mon rythme. Ce n’est que le cas particulier d’une susceptibilité très générale au temps : il suffit que j’aie un rendez-vous pour être accablé à la seule idée de ne pas disposer d’une plage continue d’heures devant moi.
Pour soulager mon dos, je vais m’oindre de Baume du Tigre, antidouleur qui est à l’Orient ce que le Synthol est à l’Occident. Demain matin, je dois être en forme pour aller dès le réveil au Salon de la Photo de la porte de Versailles, rendez-vous où je n’ai jamais mis les pieds et dont je suis curieux. D’ici là, m’affaler sur mon canapé et rattraper des lectures toujours en retard me paraît un excellent programme minimum, à soigneuse distance des fièvres du samedi soir.
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