lundi 31 août 2009

Saint-Merri, priez pour moi

On va le faire rapide en se concentrant sur les deux événements majeurs de ma journée, qui sont de nature sportive.

Et d’un, je suis retourné à Go Sport (si, si) et j’ai trouvé en promo une sorte d’engin de sol pas trop grand qui permet de faire des abdominaux. Je vous le mets en photo dès que j’ai eu le courage de le sortir du carton pour commencer mes galipettes devant transformer un pouf mou en tablettes de chocolat.

Et de deux, j’ai découvert la piscine Saint-Merri, près des Halles, rue du Renard. Le seul truc cool, c’est qu’elle est à un quart d’heure de marche. Sinon, un seul bassin de 25 mètres, les genoux qui rapent d’un côté (pas plus de 60 cm d’eau, sympa la mare au canard), des gens qui font des longueurs comme moi, mais trop, beaucoup trop, on doit bien être quinze par travées autant dire qu’il y en a toujours un ou une au milieu qui bloque le rythme en faisant un dos paresseux. Cela me fait du bien d’être dans l’eau, je me sens plus léger, mais cette marée humaine m’indispose au bout de 15 minutes et je me taille en ayant fait 200 mètres maxi.

En rentrant, je mâchonne un nouveau cube Fruit’nFibres parce que mon bidon va éclater et que mes fibres du week-end sont sans effet. Pour faire bonne mesure, j’ingurgite aussi une pilule Fruit’nFibres (même principe mais en concentré m’a dit copine Peggy, chez qui je vais ce soir sauf si j’implose sur place en écrivant ce blog).

dimanche 30 août 2009

Véto sur le vélo et apocalypse culinaire

Après mûre réflexion, ce sera piscine et pas vélo.

Parce que le Velib à Paris, c’est pots d’échappement plein le tarin, voitures, taxis et bus qui s’en foutent de vous écraser, trempage assuré avec l’arrivée de l’automne et de l’hiver, une fois sur deux des stations remplies et obligation de tourner pour trouver une place, bobos pédalant avec l’air satisfait de lutter contre le réchauffement climatique et dont j’ai surtout envie d’écraser la gueule avec un 4x4, histoire qu’ils ne polluent plus mon champ visuel. Parce qu’un vélo d’appartement, c’est cher et cela prend de la place, je vais devenir dingue entre mes quatre murs où j’étouffe déjà. Parce que m’inscrire en club de gym, c’est pour le moment exclu au premier, deuxième et troisième degrés, pas envie de discuter avec Mouloud des résultats PSG-OM ni avec Véronique de sa peau d’orange qui ruine son couple, ni avec les kapos fous qui me demandent de tenir mes jambes en l’air pendant 27 minutes de plus.

Donc par défaut, j’irai barboter dans les piscines municipales de Paris. Il y en a 38, l’abonnement trimestriel est abordable et, last but not least, je sais nager.

Cette résolution prise, je tente ce qui devait être le clou du week-end, escalope de veau au champignon et à la crème.

La viande est ignoble, grasse, sans aucun goût j’aurais acheté de la nourriture pour chien que c’aurait été meilleur. Je crois que je l’ai prise dans un bac promo à Carrefour. La crème, pour les Dukaniens, ce n’est pas une bonne crème fraîche à 120% de matière grasse avec en plus du beurre, non c’est une crème de cuisson de soja. Encore un goût de papier mâché, ce genre de liquide saumâtre se trouve dans le rayon bio et cela ne m’étonne pas que les Bio-Men / Bio-Women aient ce teint verdâtre au soir tombant. Les champignons de Paris en boîte Lidl, ben c’est des champignons de Paris en boîte Lidl. Et tout cela ensemble, une hyène n’ayant rien bouffé depuis trois mois s’en écarterait en gémissant.

Par ailleurs, impossible de profiter de la séance PL (protéines + légumes) vu que je ne sais pas cuisiner des légumes à part des frites surgelées. Je tente une ratatouille avec copine Amélie, qui s’y connaît mieux que moi, et je m’enfile surtout 4 pots d’asperges. Elles m’ont l’air bien fibreuses, cela devrait faciliter le transit qui menace à nouveau d’être classé noir de noir par Bison Crotté.

Outre ma politique sportive, je vais devoir réviser ma stratégie culinaire. Parce qu’à ce rythme-là, je vais craquer devant le premier Kebab venu.

In the middle of the night

Insomnie cette nuit, comme toujours en phase de sevrage alcoolique, pas moyen de dormir avant 4 ou 5 heures du matin, mon cortex préfrontal libéré du fardeau éthylique tourne à toute allure, si possible en rond, ou même en spirale ayant pour centre tous les soucis du moment tourbillonnant en vortex implacable.

Je me fais une remarque désagréable : je suis trop second degré. En tout, et particulièrement en régime. Je vois bien les Dukanettes, elles sont total premier degré ces filles, je suis sûr que si vous faites une blague déplacée sur le Maître, ses Galettes et ses Recettes, elles vous noient illico dans un silo de son d’avoine.

Faut que je prenne ce putain de régime au sérieux. Et d’abord, mon corps.

samedi 29 août 2009

Voir Lidl et mourir

Première journée plutôt pitoyable.

C’est déjà dur de cuisiner pour mes gosses, alors en plus faire des doubles courses et des doubles préparations Dukan, pas-Dukan, je ne vous dis pas. Et puis, j’ai pas une flèche en ce moment, je suis obligé de vendre des bouquins à Gibert tous les deux jours pour pallier le manque de clients dû à la Criiiiiise.

Et donc, courses à Lidl et à Carrefour, un samedi midi sur Terre, en banlieue Sud de Paris, de quoi se tirer une balle ou s’enfiler un litre de gnole.

Mais je suis super-motivé et j’assume, remplissant consciencieusement le caddie de trucs pas trop chers et pas trop bons. Régime ou pas régime, je me dis que c’est mieux d’être riche, y’a pas à chier (d’ailleurs, je ne chie plus de nouveau et cela m’angoisse). En Dukan, c’est encore plus vrai : comparez la crevette semi-congelée de Carrouf et celle toute fraîche de votre poissonnier, ou la bavette Lidl et celle de votre boucher, vous verrez tout de suite la différence et sur le goût et sur la note. Enfin j’enfile des perles, tout le monde sait que les prolos sont foutus et que c’est chez eux que l’on recrute le plus d’obèses.

Avec copine Antonine, je tente un mélange fromage blanc, thon Albacore en boite, ciboulette, aneth. Ben c’est dégueu, parce que le thon est dégueu à la base, les herbes n’y peuvent rien. Je me force à manger avec le sourire, pas ma fille qui repousse l’assiette et se barre d’un air énervé. Faut dire que je lui avais promis monts et merveilles des Dukaneries. Les autres, ça va, ils s’enfilent de la bouffe bien grasse avec du pain bien croustillant sous mes yeux discrètement révulsés.

Copain Alexandre, mon plus jeune fils, est branché muscu, il a corps assez proche du CORPS de RÊVE, un peu mince surtout des jambes, mais comme il n’a pas 20 ans, c’est normal. Son cours rapide d’anatomie me sape le moral. Bien que j’aie l’impression de contracter mon ventre en faisant des haltères, cela compte peanuts, il faut que je fasse des abdos (horreur). En plus, cela gonfle le biceps et les dorsaux, mais pas le triceps et les pectoraux, il faut que je fasse des pompes (terreur). Et puis pour le reste, notamment les jambes, faut au minimum vélo (dégoût) ou piscine (nausée). Ajoutez à cela que j’étais fier de maintenir mes haltères les bras tendus pendant 10 secondes, mais que copain Arthur (le plus grand frère) tient 20 secondes sans aucun entraînement, et copain Alexandre, 40 secondes. Je suis ridicule et copine Amélie (la plus jeune du lot) se marre. (Oui, y’a des gosses partout, vous vous y retrouvez pas et moi non plus).

Seule consolation ce soir : le filet de poulet mariné au citron et curry passe bien sur le barbecue et dans l’estomac. Je le mâchouille en échafaudant quelques résolutions difficiles pour la semaine prochaine.

Objectifs chiffrés

Avant de partir vers la banlieue, je constate que les annonces Google Adsense n’ont pas mis 12 heures à s’adapter au contenu de mon site. C’est formidable, cela va attirer en ce lieu tout le RER (réseau des empâté-e-s et replet-e-s)

En ce moment, là juste sur le côté, je vois deux pubs : une qui propose de perdre 35 kg gratuitement en deux mois, et une autre qui suggère de perdre 30 kg pour 10 €. Y’a pas photo, mieux vaut cliquer sur celle qui permet de perdre plus en payant moins.Mais ce doit être un piège à cons et, contre mon intérêt, je vous conseille de ne pas cliquer du tout.

Cela fait cependant beaucoup, cette perte pondérale : au départ, j’étais à 75 kg, si j’en perds 35, cela fera 40 kg à l’arrivée. Pour 1m76, cela ne sera pas un CORPS de RÊVE, plutôt un truc sinistre genre corps de déporté, ou d’anorexique, ou de modèle d’Egon Schiele. Cela me rappelle ma sœur, qui l’était (anorexique, pas déportée ni modèle). En pleine nuit dans la maison familiale, elle faisit cuire et recuire des poissons panés sur un grill, on aurait dit une sorcière quand j’allais l’épier. Il me semble qu’elle avait atteint 38 kg pour 1m68, ce qui n’est pas des masses si l’on peut dire. Faudra quand même que je lui demande des conseils si ma courbe de poids en chute libre se redresse à la prochaine pesée.

J’en profite pour annoncer mon objetif : 66 kg en plancher, puis stabilisation autour de 68 kg. Très modeste, il me faut juste perdre 9 kg. Ce qui est beaucoup plus dur, c’est la répartition. J’ai déjà l’impression que mes cuisses ont un peu fondu, ce qui n’est pas bon (remember PMG) : je voudrais perdre l’essentiel des 9 kg entre mon sternum et mon pubis, voyez-vous. Le reste, cela peut même gonfler (de muscles), ce serait bien.

Ah mon dieu, la vie est complexe, ces enjeux métaphysiques occupent une place croissante dans mon temps de cerveau disponible. Je sens que je vais rater mon bus.

Ode au Maître, un peu de respect dans les rangs

Je m'aperçois que je suis parfois ingrat, injuste et ironique vis-à-vis du Maître qui m'a tout de même fait perdre 2600 grammes en quelques jours. Je publie donc ce poème (oui je suis poète à mes heures) en vers libres, dédié au Guide Suprême.

Honneur à toi, Maître Dukan
Ami fidèle de tous les gros
A qui tu entreprends
De faire perdre des kilos

Honneur à toi, Maître Dukan
Expert suprême du protéique
Par ton régime surprenant
S’amincissent même les barriques

Honneur à toi, Maître Dukan
Prophète du son de blé,
D’avoine et autres herbes des champs
Qui font de nous des dégraissés

Honneur à toi, Maître Dukan
Ennemi juré de la cellulite
Du ventre mou et pendant
Et de tous les adipocytes

Honneur à toi Maître Dukan
Jour et nuit sur mes lèvres
Ton nom revient en scandant
La marche vers mon corps de rêve

vendredi 28 août 2009

Trouble dans le genre

Merde, il s'avère que haltère est un mot masculin, et non pas féminin.

Ce serait donc... mes nouveaux copains ? Je trouve que cela sonne mal, alors je continue de les féminiser. Et je vous enjoins à faire de même : si tout le monde dit une haltère, l'Académie sera bien obligée de plier. Le régime Dukan n'aura pas seulement modifié la ligne, mais la langue.

J'espère que le Maître sera sensible à l'extension linguistique de son Grand-OEuvre.

Peut-on tomber amoureux de ses haltères ?

Petits effets du Fruit’n Fibres ce matin, mais ce n’est pas non plus la grande décharge que m’avaient promis copines Peggy et Natacha. Toujours cela de perdu cependant, et je me sens un peu mieux.

Les haltères sont très vite devenues mes amies intimes, faudrait peut-être que je leur trouve un nom. Je fais plein de micro-exercices dans la journée, car cela me convient bien : il m’a toujours été impossible de rester assis plus de 10 minutes sans bouger, une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais été salarié et je fuis systématiquement les réunions physiques. Donc, j’écris, je me lève, je soulève 5 fois 10 kg dans diverses positions, je retourne écrire. Un vrai petit robot. En fin de journée, j’ai mal aux bras et aux épaules : je suppose que les muscles pointent sous la graisse, et le CORPS de RÊVE sous la dépouille de cauchemar.

Voici donc une photo de mes deux nouvelles amies, jumelles, silencieuses, parfaites.

Mon appartement n’est pas très grand, mais je préfère y accomplir mes exercices physiques plutôt que m’inscrire à un club de gym comme les copines et copains. Car la description qu’ils en font m’effraie : j’imagine une sorte de secte avec des gourous sadiques dont le seul but est de vous faire suer et souffrir, et aussi de vous humilier en faisant remarquer publiquement combien vous êtes nuls, parce que vous avez mis une petite résistance sur le vélo ou parce que vous faites des fausses pompes avec le bassin.

En plus, bien que j’ai entrepris de me sculpter un CORPS de RÊVE, je ne supporte globalement pas les gens partageant mon objectif. D’abord parce que ce sont des concurrents, souvent mieux avancés que moi sur la voie, et qu’à côté d’eux j’ai l’air d’un gringalet ballonné. Ensuite parce que la plupart des gens dans cette disposition d’esprit sont par ailleurs parfaitement cons, une fois qu’ils ont fini de parler de leur diète, de leur cellulite ou de leur musculature, le niveau de conversation se cale sur la dernière soirée TF1 ou la dernière sortie Center Park.

Bon je dois me préparer au week-end : j’ai la garde de mes enfants en banlieue. Habituellement, je fais des barbecues matin, midi et soir, alternant le régime chips-merguez-béarnaise et le régime chips-chipolata-bourguignonne. Le tout noyé dans un vin du Vivarais acheté en cubi chez le caviste du coin. Mon instinct me sussure que Maître Dukan n’aimerait pas cela. J’ai cependant une alliée : j’ai réussi à convertir copine Antonine (ma plus grande fille) à la Secte. Et puis là, je dois passer de la phase protéines pures à la phase protéines-légumes (PP > PL dans le jargon du Maître), donc cela me laisse un peu de champ.

En soulevant mes haltères pour la vingt-septième fois de la journée, je réfléchis au meilleur moyen d’éviter la catastrophe.

jeudi 27 août 2009

Heure de vérité (et dukanettisation du narrateur)

Voilà quatre jours que je m’enfile de la protéine, il est temps de passer sur la balance.

Je n’en ai pas chez moi, mais ce soir je vais chez copine Natacha et copain Stéphane, ils viennent d’acheter une balance pro, elle donne le poids, la masse graisseuse, la masse d’eau, la masse musculaire, le nombre de calories autorisé selon votre profil d’âge, de taille et d’activité. Pour un peu, elle me donnerait la date et l’heure de ma mort.

Mon arrivée fait forte impression : des « ouaaah » incrédules.

Faut vous dire que Natacha et Stéphane ne m’ont pas revu depuis mon retour d’Ardèche, où je fonctionnais au cubi de 5 litres de vin violet sous le cagnard, séjour peu diététique s'il en est faisant suite à trois semaines dans les Pays Baltes où j’ai consommé pour l’essentiel de la vodka et du bœuf séché Beef Jerky.

Ben si j’en crois mes amis, et même copine Peggy que j’ai pas vu pendant 48 h, quelques jours sous le régime Dukan m’ont rajeuni de 10 ans.

(Je ne veux pas insulter le Maître, mais j’ai aussi été chez le coiffeur entretemps, histoire de réduire de 10 cm ma tignasse de nerver-been, et je me suis rasé barbe et moustache de quatre semaines, tout cela m’ayant fait perdre une certaine masse pileuse en même temps qu’un certain nombre d’années).

Je suis très flatté mais je fonce sur la balance du destin qui m’attend dans la salle de bain.

Et là, là : 2,6 kilos.

Oui avez bien lu et non ce n’est pas mon poids, mais ce que j’ai perdu ! En quatre jours !! Je fais comme les Dukanettes hystériques, je multiplie les points d’exclamation !!! Pour un peu, je mettrais lol et trois smileys rose-bonbon.

Vive le son, vive le son ! Gloire au Maître !! 2600 grammes de moins malgré la constipation du siècle !!! Mangez tous de protéiiiiiiiiiines !!!! Prenez des bains de son au fromage blaaaaaaanc !!!!!

(De bonheur mon écriture s’arrête là ce soir)

Tu vas à Go Sport t'es mort

Pour oublier le transit bouché, je m’arme de courage et traîne mon bide enflé jusqu’au Go Sport de République.

Je m’attendais au pire et j’avais à peu près raison. On croise dans ce haut lieu de la pensée et de la culture des spécimens épatants de l’espèce humaine : des rebeus (NDT : Arabes) qui jouent au ballon dans le couloir et des renois (NDT : Africains) qui s’agglutinent aux bancs de musculation en démo, des gosses qui se curent le nez en cherchant des affaires de rentrée (oui, la rentrée scolaire c’est aussi Go Sport pour les demeurés), des SS à perruque et seins qui s’achètent des affaires de jogging avec un air aussi sérieux que si elles enterraient leur môme, des vieux qu'ont rien d'autre à foutre que gaspiller le fric de leur retraite à préparer leur prochaine rando en Normandie du club Sébastopopol 3e âge, des mecs hésitants et blêmes un peu comme moi.

J’ai honte d’être là et très envie de me barrer.

Mais Maître Dukan m’apparaît en songe et je résiste à l’envie de m’enfuir. Faire le vide dans mon esprit, acheter ce que je suis venu chercher, partir calmement, surtout ne pas regarder les gens, non non, lâche cette barre de traction, ne fracasse pas le crâne du petit vieux grumeleux qui braille à voix haute en demandant à un fantôme « y-sont-où-les-survêtemeeeeeents ».

Voilà, c’est bon : deux petites haltères, 1 kg la barre, et 4 kg de poids chacune. Avec cela, je vais vaincre la malédiction PMG, perdre du gras ET gagner du muscle, je pourrai me promener en Marcel de chez Marcel dans le Marais sans rien craindre d’autre qu’une sodomie sauvage dans une ruelle sombre.

Libération d'un territoire occupé

Première tentative de Galette Dukan : désastre. Ma poêle accroche la bouillie de son, cela ressemble très vaguement à des œufs brouillés. Et ce n’est toujours pas bon, le son.

Cet échec n’est pas au centre de mes préoccupations du jour. Non, mon problème du moment, c’est la défécation.

Je n’ai pas été aux chiottes depuis plus de 48 heures. Selon votre régime fécal, vous serez indifférent ou compatissant. Il y en a qui chient une ou deux fois par semaine, d’autres une ou deux fois par jour. J’appartiens à la dernière catégorie, je suis un chieur de première depuis ma plus tendre enfance. Deux défécations quotidiennes, c’est même devenu un minimum avec le café, la clope et l’alcool. J’expulse en jet, entre le mou et le liquide, mais surtout j’expulse beaucoup et souvent.

Autant dire que 48 heures sans purger le côlon, cela me paraît très très long. Et puis c’est très très laid : mon bide est gonflé. Faudrait libérer le territoire occupé.

Je maudis le Maître et je googlise « Dukan constipation ». 7740 résultats. Pas énorme, mais quand même quelques milliers de chieurs contrariés dans mon genre. Je survole les échanges et reconnais sans peine les Dukanettes – nom que je donne aux extrémistes de la Secte, généralement de sexe féminin.

Donc pour la Dukanette de base, IL N’Y A PAS DE PROBLEME. « Ah non moi cela va, je prends ma ga-galette de son, un gran-grand verre d’eau et mon transit est supair ». Connasse, va. Moi aussi je bouffe du son et je bois de la flotte, mais les protéines, elles co-collent à mon cu-cul.

Copines Peggy et Natacha ont la solution, comme toujours : Fruits’n Fibres de chez Ortis. Ca existe en gélule, mais copine Peggy en a en ce moment en cube à mâcher. Il y a de la figue, de la rhubarbe, de la gomme de Guar, du pulpe de tamarin, de la purée de datte et de la pisse de bouc. Non, la pisse de bouc c’est une blague, mais le reste c’est vrai : que des trucs que j’ai jamais absorbés.

Il paraît clair que mon organisme va purger.

Je mâche un cube en concentrant ma pensée positive sur mon anus.

Effet PMG

Attendez, attendez : je n’aime pas le sport, j’ai toujours considéré que c’était une activité réservée aux individus dont le QI a deux chiffres avec une virgule au milieu.

Mais voici the problem : l’effet PMG. C’est-à-dire « poule mouillée grotesque ». C’est ainsi que je me représente mon corps après le régime Dukan. En gros, je vais certes maigrir, car j'en ai la volonté ferme, MAIS je vais maigrir des jambes, des bras, des épaules, et je vais garder ce putain de bide flasque.

Autant dire que le résultat sera monstrueux.

J’ai fait un crobard pour vous aider à comprendre l’effet PMG :


Vous voyez, on dirait un peu une poule avec un gros bide sur deux petites pattes rikiki. Enfin, c'est l'image qui me vient, je n'ai pas des grosses réserves d'imagination, surtout animalière.

Donc, et après confirmation des copines qui sont, elles, inscrites dans un club de gym, je conclus que le seul moyen de parvenir à mon objectif d’un corps de rêve, et singulièrement d’un aplatissement-durcissement de mon ventre mou, s’appelle le sport.

Ce qu’il fallait démontrer. Ce qu’il ne faut plus détester.

Et puis bon, le sport va m’occuper. Parce que les journées sont un peu longues à aller contempler les alignement de steaks, œufs, crevettes, fromage blanc et faisselle dans mon frigo qui n’en revient pas.

Le son, c'est pas bon

Dégueulasse. Y’a pas d’autres mots. Imaginez des céréales Krispies mais pas craquantes, pas sucrées et sans goût, ou alors avec une sorte de goût de carton mâché par une vieille guenon. Voilà, vous avez une idée de La Chose. Même les ânes et les chevaux, je me demande comment ils font. D’ailleurs j’ai vérifié sur Google et je vois que « Le son excite mécaniquement les contractions des muscles intestinaux. ayant tendance à les rendre apathiques, cet aliment n'est pas conseillé aux chevaux… ».

Pas de doute, le son est réservé à l’Humain Bio et à la Secte Dukan

Ayant râlé un bon peu, j’obtiens une info de copine Peggy : faut pas forcément le manger cru dans un bol, on peut cuire au ajoutant un œuf au fromage blanc et aux sons.

Cette nouvelle merveille de la gastronomie se nomme Galette Dukan.

OK, on va tester.

D’ici là, une idée bizarre me traverse l’esprit : faudrait que je fasse du sport.

mercredi 26 août 2009

Hi-han hi-han

Si vous êtes comme moi, vous pensez que le son (d’avoine, de blé ou autres), c’est fait pour les animaux genre âne ou cheval. L’homme est certes un animal, mais bon, il a franchi le mur du son contrairement aux quadrupèdes. Eh ben non : on en trouve comme aliment humain, et pas équin, dans les magasins bio.

Aaaah, les magasins bio… J’avais un peu fréquenté voici deux ans, quand copine Peggy s’était mis en tête de prendre un abonnement hebdomadaire pour des fruits et légumes cultivés par des repris de justice dans le Loir-et-Cher. Rigolez pas, c’est vrai. Ce qui est aussi vrai, c’est que ces merdes immangeables finissaient direct au compost, surtout l’hiver où les sacs de rutabagas pétogènes succédaient aux sacs de rutabagas pétogènes.

Et puis les gens dans les magasins bio, ils ont souvent des sales gueules de malades de la vie, ils sont gris, souffreteux, chiasseux, constipés, crevards, ils geignent en caressant des cristaux de roche aux supposées vertus ionisantes et en avalant des tisanes répugnantes qui ne leur débouchent ni l’anus ni les neurones.

Mais bon, Dukan le Maître a dit tu mangeras du son, donc il faut bien que je m’approvisionne en territoire ennemi. Il y en a un tout près, rue Debelleyme. Pas étonnant dans un quartier comme le Marais, les Bobos qui s’avalent 2 m3 de vapeur de Diesel en passant leur journée sur la terrasse ont des rêves de vie saine.

Je fouille partout dans le magasin et je ne trouve rien, un mec aimable et même gentiment tapette vient à ma rescousse, j’ai honte de prononcer « je cherche du son » (hi-han hi-han) mais il fait un grand sourire et me montre le produit miracle qui va faire taire mon estomac hurlant famine.

Dukan serait fier de moi s’il me voyait. Je me précipite pour faire la tambouille au son.

mardi 25 août 2009

Du recyclage des métaux lourds par mes reins

Bilan de ma première journée : douze bâtonnets de surimi, quatre œufs, trois steaks. Et une terrible sensation de faim à peine terminé une assiette ou un grignotage.

Je ne sais pas si Dukan va me faire maigrir le bide. Mais le compte en banque, c’est sûr.

Les copines me donnent deux infos fondamentales.

La première est terrible : le surimi n’est pas conseillé. Plein de merde dedans. C’est con, j’aime bien cela, mais y’a pas de miracle, il fallait bien que ce goût vaguement sucrailleux soit obtenu par des ingrédients carrément merdeux. De fait, je regarde la boîte de Surimi Franprix et je vois que la chair de poisson (sans plus de précision) occupe moins du tiers de la composition (31%). Le reste, des trucs bizarres que je préfère oublier et laisser à mes reins.

Faudra que je passe à la crevette. Comme ça, j’aurai ma dose de plomb, mercure et autres métaux lourds.

La seconde info compense le début de dépression provoqué par la première : pour se caler, et même en phase PP (« protéine pure », autre expression de la Secte), j’ai droit à un mélange fromage blanc 0 %, son de blé et son d’avoine. Garanti « super bourrant » me dit copine Natacha, avec approbation de copine Peggy.

Ah ça c’est supair, je vais acheter les ingrédients de ma survie.

D’ici là, je bouffe du Charal à la chaîne.

lundi 24 août 2009

Dictateur de la diète

C’est ma copine qui m’a fait connaître Dukan. Elle avait testé voici trois ans, quand on était à la cambrousse. J’avais oublié. Et elle a vaguement repris avec une copine parisienne. Je dis vaguement parce que bon, elle se permet des écarts, une pizza ici, un cookie là.

Pas moi. Je vais être un puriste de Dukan, un commissaire politique du régime, un dictateur de la diète.

Surtout que le principe est simple et moi, il me faut des trucs simples : en « phase d’attaque » (c’est le vocabulaire de la Secte), vous ne bouffez que des protéines, viande, poisson, œuf… Que cela, mais à volonté : envie d’une côte de bœuf à deux heures du mat’, pas de souci. Enfin si, petit souci : fini les frites et la mayo.

Hier, j’ai dit au revoir à la junk food en me payant un menu maxi Double Giant au Quick du Luxembourg.

Là, j’en suis à deux steacks hachés Charal et deux œufs durs. Il est 15 h.

dimanche 23 août 2009

Miction impossible

Gros problème ce matin. Dont voici l’énoncé. Et d’un, j’ai pissé au bord du lit sur le parquet et un tas de sac en plastique. Et de deux, j’ai retourné une baffe à ma copine qui m’indiquait le caractère inapproprié de ma miction nocturne. Et de trois, je ne me souviens d’absolument rien.

Hier soir, j’ai picolé un litre de vin, et un demi de Ruski Standard. Je suis une merde. Dans la glace, j’ai des petits yeux noyés dans la vinasse et la culpabilité. J’ai toujours picolé, ou presque, mais depuis six mois je suis en régime intensif, une bouteille de picrate minimum, et comme cela ne suffit pas pour m’abrutir, j’ai rajouté depuis un trimestre une vodka à la fin de nuit.

La goutte de gnole qui fait déborder le vase. Depuis le 21 septembre 2008, je digère mal mes quarante ans. Et toute la merde qui va avec, les illusions perdues, l’énergie dissipée, les enfants qui grandissent, le fric qui manque, etc. Navrante conformité aux problèmes moyens du mâle moyen d’une époque moyenne. Et là-dessus une vie d’intello sédentaire, le cul vissé sur la chaise et la clope sur la lèvre, car je cumule les addictions, évidemment.

C’est pas 5 fruits et légumes par jour, mon horizon diététique, c’est trois paquets et deux litres. Avec un Lexo le matin pour faire passer les résidus de la veille.

Résultat : un corps pourri de chez pourri. Du genre maigre qui a pris de la bidoche. Et des dents qui tombent.

Alors aujourd’hui, c’est niet. Je sentais que je devais prendre des résolutions, en voici une : je vais me sculpter un putain de corps de rêve. Ouais, ouais, rigolez pas.

J’ai la méthode figurez-vous. En deux syllabes :

Du-kan.