300 grammes. C’est ce qui me sépare aujourd’hui de l’objectif de 66 kg. Demain dimanche, je commence une phase protéines pures qui va me stabiliser un peu en dessous du but. Ensuite, donc à partir de jeudi, je commence la fameuse phase de stabilisation, en l’occurrence avec de la marge de rebond puisque je vise 68 kg comme poids moyen de long terme.
Hier, copine Natacha me faisait passer sous le nez avec un rire sadique de délicieuses tartes aux légumes et un carré d’agneau à rendre carnivore le plus fanatique des végétariens. Mais rien de cela n’a entamé ma détermination à grignoter des légumes vapeur, au demeurant très bons en dehors de petits navets trop acides, et à la fin du repas, ce sont mes chers hôtes qui regrettaient d’avoir bien trop mangé. J’offre à copain Stéphane un Borkum Riff miel-orange, il me sort de son côté… un paquet de Beef Jerky néozélandais déniché au Bon Marché ! Je saute de joie, le seul défaut de l’amuse-gueule si regretté depuis l’Estonie étant qu’il y a du sucre dans sa composition, et seulement 25 grammes dans un paquet. J’espère que ce n’est pas vendu plus d’un ou deux euros, car cela se grignote en trente secondes.
Copain Stéphane me dit en souriant qu’il ne fait pas du tout la compétition musculaire avec moi, je n’en crois absolument pas un mot et je note de renforcer mes doses de Pure Whey. De toute façon, avec la stabilisation qui arrive, je vais déchaîner toutes les ressources planétaires du complément alimentaire visant à brûler les graisses, renforcer les muscles, accélérer le transit et aplatir le ventre. A mon humble avis, copain Stéphane n’a pas la plus petite chance d’atteindre mon taux de masse musculaire à venir – s’il me lit, je lui dis en toute amitié d’arrêter net ce combat perdu d’avance et d’aller plutôt chez MacDo profiter de la vie.
Brocante du IIe arrondissement ce matin, copine Peggy m’a négocié à 10 euros un lapin naturalisé dont je trancherai la tête un de ces jours. Elle aime bien négocier, moi je déteste cela, le rapport de force me paraît vain. Sauf que diviser un prix par deux, ce n’est pas si mal à l’arrivée. Monde fou dans Paris avec le temps agréable et la TechnoParade – on la croise à hauteur du boulevard Saint-Michel, de jeunes gens se trémoussent sur des camions et s’agglutinent autour, je n’en nourris aucune opinion, juste une fascination inquiète pour la puissance attractive de tels mouvements tribaux, qui me rappellent parfois des sortes documentaires animaliers, comme si le fait d’être encore humain était assez secondaire par rapport à la horde en mouvement. La foule devient trop dense sur les trottoirs, Peggy et moi nous enfuyons vers nos appartements respectifs.
J’ai vécu à Paris, en banlieue et à la campagne, donc en dehors de la grande ou moyenne ville de Province, je connais par expérience la plupart des milieux de vie disponibles dans notre pays. Commençons par le plus simple : oublier la banlieue, c’est un tas de merde. Au mieux on a assez d’argent pour avoir une très belle baraque indépendante dans une banlieue chic. Au pire, et le pire est la norme banlieusarde, c’est un mélange des défauts parisiens et provinciaux, un alignement de petites maisons disjointes, de grosses barres pourries, de jardinets médiocres, de magasins minables, de ZAC déprimantes. D’ailleurs banlieue signifie le lieu du bannissement, un bagne dont la dureté se voit sur les visages fatigués des gens qui se tapent quotidiennement le RER malodorant ou les trois heures de bouchon. Dans notre pays hypercentralisé, Paris est évidemment incontournable pour la vie intellectuelle, artistique et culturelle, pour la mode, pour la disponibilité de tout partout et presque à toute heure (enfin, des progrès à faire entre 2 et 6 heures du mat’ pour les insomniaques), pour la beauté de son architecture dont on profite idéalement la nuit. Mais Paris est archiplein de têtes de con qui m’indisposent, je ne suis pas sensible à certains de ses atouts (la fête, la « sortie » en général), et surtout, surtout, je manque horriblement d’espace, de perspective (au sens visuel), de liberté d’action immédiate. La campagne est nettement mieux pourvue sur ces derniers points, car la place est peu coûteuse, mais elle devient vite pénible à vivre à plein temps, surtout en hiver où les jours ne se lèvent pas plus que la boue ne sèche – et puis les ruraux sont assez souvent des attardés mentaux qui vous regardent fixement passer devant eux, que vous soyez à pied, en vélo ou en bagnole, vous avez l’impression d’être un Martien.
Bref l’un d’ans l’autre, mon idéal est une alternance 4 jours campagne et 3 jours Paris, en moyenne parce que je peux aussi avoir envie d’être 8 jours de suite à la cambrousse ou dans la Capitale. J’ai déjà le pied-à-terre parisien, mais pas du tout les moyens pour louer ou acheter à la campagne, surtout à 200 km de Paris. C’est néanmoins mon but à terme, et si d’ailleurs vous avez une baraque très isolée dans un coin très paumé avec un très grand terrain et tout cela à deux heures maxi de la Capitale, ben faites-moi signe.
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