En dehors d’un transit encore très incertain, mon organisme semble désormais habitué à ses nouvelles pratiques alimentaires. L’époque où je mangeais toutes les 90 minutes un steak, un œuf ou un bâtonnet de surimi me paraît déjà lointaine, sans parler du temps plus ancien où un sandwich Subway 30 cm avec supplément fromage et sauce faisait office de petit-déjeuner à 16 h. Je suis même parvenu à une maîtrise honorable de la galette de son du matin. D’ailleurs, comme un vieux de la vieille, je donne désormais des conseils aux débutants (surtout de sexe masculin et dont les habitudes culinaires se résument à tourner sur 5 mn le bouton du micro-onde, c’est-à-dire mon profil pré-Dukan) : parfumez la mixture en bonne proportion (fleur d’oranger, vanille, etc.) sinon cela n’a aucun goût ; attendez que la poêle soit chaude pour que la galette soit bien saisie au lieu de se décomposer ; saucez bien en édulcorant. Bon, ce sera jamais la crêpe beurre-sucre de votre enfance, mais le résultat est correct : Joe lui-même n’en revient pas comme vous pouvez l’observer.
Côté alcool, je suis bien aussi. Le sevrage n’a pas été difficile hormis les traditionnelles insomnies, mais il faut dire que je ne suis pas un vrai alcoolique : autant mon cerveau est salement accroché à la nicotine, autant l’éthanol glisse sur ses synapses. Même dans mes périodes de plus forte consommation, l’alcool ne me manquait pas dans la journée et, grosso modo, j’atteignais vite le soir la dose suffisante pour me mettre KO. Ce qui me surprend le plus est l’absence de rêve : d’habitude, quand je stoppe net le cocktail alcool-anxiolytiques, mes nuits se peuplent de visions incroyables dont je me souviens au réveil. Et là, rien de rien depuis 15 jours, le vide onirique complet. Bizarre. Même si je me passe bien de l’alcool, il reste difficile d’envisager le futur « repas de gala » (vocabulaire de la Secte = en phase de stabilisation, autorisation deux repas par semaine de manger ce que l’on veut) sans vin ou avec un seul verre de vin. On verra.
Côté sport, les marges de progression sont encore évidentes. Comme la plupart des « cérébraux», j’ai graduellement endormi les aires corticales dédiées à l’activité physique, qui n’ont d’ailleurs jamais été très alertes chez moi, et il m’est très difficile de les réveiller. Le pire, cela reste clairement les abdominaux : je repousse la seule idée de m’allonger sur mon appareil (au fait, photo ci-dessous) de lever les jambes en l’air, de faire des mouvements globalement ridicules (ciseaux, vélo) et clairement douloureux. Le ventre forme pourtant l’épicentre de ma dépouille de cauchemar, ma répugnance est donc fort problématique. Je remarque aussi que j’ai plus de mal à faire des mouvements d’haltère aujourd’hui que voici dix jours. Je ne sais pas si c’est l’ardeur de la découverte qui s’essouffle ou (plus probablement) la fonte de mes réserves d’énergie graisseuse et le passage du PP au PL.
Chez le bio, j’ai trouvé de l’eau d’Ardèche Ventadour en bouteille de verre, et je suis content. Dingue non ?
Post scriptum : Si vous avez 100 euros à perdre cet automne, vous pourrez souscrire à ce projet de restaurant Dukan, dont les copines m’ont appris hier l’existence. Moi, quand je vois « lieu communautaire », je prends un aller simple pour l’Islande ou la Sibérie ou tout autre lieu dépeuplé. Mais il y en a qui aiment la chaleur épaisse des hardes humaines.
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