La balance m’indique 65,6 kg en matinée : non seulement le yo-yo m’épargne, mais je stabilise au plancher. Il faut dire que je ne fais aucun excès, Maître Dukan m’a possédé : même pas envie de gras, de sucre, de rien. J’ai beau réfléchir à un maxi best of Big Mac ou à un kebab mayo ou à une entrecôte frites, rien. À Monoprix, j’ai acheté des pavés de truite, des champignons et des poivrons que je m’apprête à préparer au cuit-vapeur. C’est vous dire. J’en viens à ne pas savoir comment prendre du poids, et je suis terrorisé à l’idée d’en gagner en zone ventrale. Copain Alexandre, pas vu depuis deux semaines, me dit que mes bras ont maigri. Cela me désespère.
Dans le métro, une publicité de Biotrial dit : « Recherchons volontaires de 18 à 75 ans ». Les laboratoires font enfin des publicités pour leurs essais cliniques, je veux dire autre chose que des petites annonces dans un coin perdu de journal pour chômeurs. Parce que faut pas se leurrer, pas de progrès sans cobayes dans la médecine expérimentale moderne. N’ayant aucune envie de crever d’un cancer comme ma mère ou de pourrir d’un Alzheimer comme mon père, je place tous mes espoirs de longévité en bonne santé dans la science. J’avais déjà essayé de m’inscrire à de tels essais cliniques, qui sont rétribués parfois grassement, mais mon statut de fumeur bloquait le recrutement. Si je trouvais un essai pour une molécule miracle de sevrage tabagique, ce serait l’idéal.
Radios et sites Internet font leur gros titre sur un nouveau suicide chez France Telecom. Travers habituel de la surmédiatisation compassionnelle : on voudrait pousser les employés dépressifs de cette entreprise par la fenêtre que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Vous êtes au fond du trou, vous apprenez qu’un de vos collègues a encore franchi le pas, vous vous décidez. Et vous serez demain la vedette du jour. Saute, camarade, les médias ont besoin de larmes, de fiel et de sang.
Hier, copine Peggy et moi avons posé pour copine Natacha, dans un immense entrepôt du XVIIe, une ancienne usine. Cela fait rêver, autant de place pour circuler, créer. Il fallait que je fasse des acrobaties bizarres à poil. Le pire est venu quand copine Natacha m’a demandé de m’asseoir sur une cuvette de chiotte du décor, évidemment non reliée au réseau d’eau : j’étais en phase finale de constipation, quand le cocktail Forlax-Fruits’nFibres s’apprête à faire son effet. Autant vous dire que je serrais les fesses. Depuis, mon ventre s’est vidé d’un jet. Nietzsche conseillait d’écrire avec son sang, mais vu sa liquidité, je crois que je peux écrire avec ma merde.
Pipi, caca ! Pipi, caca ! Ah, comme c'est drôle à dire.
RépondreSupprimerAllez, encore une fois : CACA, CACA, CACA !
Oui, d'ailleurs, si vous aviez une solution pour le CACA, CACA, CACA, ce serait sympa.
RépondreSupprimer