Obsédé par mes abdominaux, ou plutôt par leur absence, je traîne sur des forums de gros bras et je tombe sur un produit censé booster ma testostérone : une plante nommée Tribulus terrestris. La pub me dit : «La réputation du Tribulus à augmenter efficacement la production de testostérone n'est plus à faire». Et moi je réponds : «OK, mais PubMed me dira si vous me prenez pour un con». Et c’est le cas.
La recherche « Tribulus + testosterone » ne donne que 11 résultats sur le moteur d’indexation, ce qui n’est déjà pas fameux du tout.
En 2008, Saudan C. et al. (Forensic Sci Int. 2008 Jun 10 ; 178(1):e7-10) ont testé le produit car des athlètes féminines avaient été contrôlées positif à la testostérone et avaient mis cela sur le dos d’une prise récente de Tribulus terrestris. Les chercheurs ont donc demandé à deux femmes volontaires d’aborber 500 mg de la plante pendant deux jours : aucun impact n’a été trouvé sur la testostérone endogène.
En 2007, Rogerson S. et al. (J Strength Cond Res. 2007 May ; 21(2):348-53) ont testé le même produit sur 22 volontaires mâles, joueurs de rugby de niveau international, pour une cure de cinq semaines à raison de 450 mg / jour. Il y avait 11 tests réels et 11 placebos. Résultat : aucune différence entre les deux groupes dans le ratio urinaire testostérone/épitestostérone. Les chercheurs sont clairs : «T. terrestris n’a pas produit le large gain de puissance ou de masse musculaire dont beaucoup des producteurs affirment qu’il peut être obtenu en 5-28 jours».
En 2005, Neychev et Mitev (J Ethnopharmacol. 2005 Oct 3 ; 101(1-3):319-23) ont testé le produit sur 21 jeunes gens en bonne santé, âgés de 20 à 36 ans, à raison de 20, 10 ou 0 (placebo) mg / kg / jour. Après quatre semaines, tous leurs androïdes se situaient dans la fourchette normale.
En 2000, Brown G.A. et al (Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2000 Sep ; 10(3):340-59) ont fait absorber la plante au milieu d’un cocktail d’autres précurseurs supposés de la testostérone à 10 sujets jeunes mais non athlètes, pendant que 10 autres se collaient du placebo, et après huit semaines de surveillance incluant des phases d’entraînement intensif, aucune augmentation d’hormone dans le sérum, et aucune augmentation de l’adaptation à l’effort.
Ne comptez donc pas sur le Tribulus terrestris pour vous requinquer les hormones sexuelles. Le seul résultat probant semble chez Gauthaman et Ganesan (Phytomedicine. 2008 Jan ; 15(1-2):44-54), mais le test était fait chez des rats, des lapins et des primates, en intraveineuse, avec des doses allant jusqu’à 30 mg/kg.
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