Mais je laisse ces considérations complexes aux chroniqueurs de France-Culture. Mon propos du jour concerne une discipline fondamentale que je viens d’inventer à l’instant : la géodiététique.
Vous allez vite comprendre.
Imaginez que vous vivez dans un pays africain où les famines sont récurrentes et où le niveau de vie est tel qu’un seul sac de son d’avoine provoque des émeutes villageoises et des massacres ethniques pour son appropriation. Les gens que vous croisez dans ce charmant pays, en dehors des humanitaires et des photoreporters, vont être plutôt maigres, et relativement à eux, vous (par exemple Occidental de poids moyen) serez plutôt gros.
Inversement, vous vous baladez dans le mall d’une ville nord-américaine, et vous allez croiser 35% d’obèses et 35% de baraqués, de sorte que maintenant, vous paraîtrez plutôt fluet dans cette foule mcdonaldisée depuis le berceau.
Voilà l’axiome de la géodiététique : le poids, donc le régime, de référence varie avec les lieux.
Si je cogite sur tout cela, c’est parce que j’habite dans le Marais. Qui est notoirement un quartier gay. Or, la plupart des gays – surtout les gays « visibles » si je puis dire, ceux qui boivent en terrasse et te matent ouvertement le cul – sont des gens très attentifs à leurs corps, par rapport à la moyenne des mâles hétéros. Ils sont donc souvent minces, musclés, et aussi bien sapés, moulants ou cintrés, pas les fringues informes des rappers hlmides et skaters pavtards que je croise aux Halles.
Je les en félicite, les gays, de pratiquer ainsi le souci de soi (ouais, j’ai des références coco, c’est du Michel Foucault, à ne pas confondre avec l’idole des Dukanettes, Jean-Pierre Foucault).
Mais du coup, c’est géodiététiquement contrariant pour moi : j’ai l’air obèse dans mon quartier, en tout cas mon ventre est clairement problématique, surtout en été où l’on ne peut pas le dissimuler.
Si j’échoue dans mon régime alimentaire et, au-delà, dans mon objectif anatomique, j’envisagerai peut-être de déménager en Allemagne, dans un quartier 100% hétéro, là où tous les gars sont gras.
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