Pour inaugurer mon cuit-vapeur, je ne fais pas les choses à moitié : j’achète mes légumes (poireaux, champignons, fenouil, poivron) chez le BIO ! Eh oui, vous avez bien lu, à mon tour je deviens un habitué du lieu que je conspuais voici à peine trois semaines. Je suppose que moi aussi, je dois désormais avoir l’air un peu maladif pour aller dans ce genre de boutique… En revanche, pas de poisson autre que surgelé et inabordable, du moins pour ma bourse très limitée du jour. Dommage parce que le poisson industriel, j’ai moyennement confiance.
Presque rien vendu en livres chez Gibert, et j’ai claqué une partie du pèze en m’achetant rue de Rennes un nouveau sac Manhattan Portage, toujours rouge vif, mais cette fois le tout petit format, très pratique pour sortir léger, très utile pour lutter contre ma tendance pathologique à emporter deux livres, trois magazines et un appareil photo quand je vais acheter un paquet de clopes au coin de la rue.
Chez Picard, ils ne sont pas capables de proposer un filet de cabillaud ou de colin tout seul, ils vendent par sachet de 4 ou 6. Résultat, je n’ai encore pas assez de pognon et je dois aller à Monoprix. Dans l’ensemble, je n’aime pas les magasins Picard, on dirait des morgues honteuses. Cela n’empêche qu’ils ont parfois de bons produits, je me souviens que je prenais jadis des patates sautées à l’ail et au persil, cuites dans la graisse de canard, le genre de plat pour lequel un Dukanien risque la peine de mort.
A Monoprix, j’ai fini par trouver unfilet de cabillaud à 4 euros. J’espère bien qu’il n’y a pas d’arête, je suis un phobique des arêtes depuis ma tendre enfance. Sans doute un héritage de mes parents, deux anxieux de première qui avaient toujours des histoires horribles à raconter, tel gosse mort en tombant la tête la première sur une terrasse en ciment, tel autre s’étant étouffé avec un œuf dur ou crevé l’intestin avec des arêtes, justement. De fait, la viande a cet avantage que l’on ne risque pas l’expérience très désagréable d’une épine plantée dans la gorge.
Découverte de la piscine Parmentier, la seule ouverte entre 18 et 22 heures. Correcte si l’on vient à l’ouverture, mais vite remplie ensuite. Un groupe de femmes en aquagym tressaute au ralenti et en cadence, sous les ordres d’un maître nageur aux jambes poilues, c’est drôle. Mes 500 mètres sont vite expédiés, je vais passer la semaine prochaine à 750. En me rhabillant dans la cabine, j’entends un mec parler à une fille. Il dit avec une voix lente et idiote, vous savez ces élocutions difficiles, excessivement articulées et malgré tout satisfaites d’elles, il dit donc à propos de je-ne-sais-quoi : « Ouais, c’est vrai que cela pousse à consommer [longue pause, j’ai le temps de mettre mon calebard et mon fute] mais moi je consomme in-tel-li-gent tu vois, c’est ça qu’est important tu comprends ». Je me dis que l’horizon mental de ce garçon et de ses clones me sera sans doute à tout jamais étranger.
Dehors il fait frais, et j’aime ça. Je suis toujours heureux en automne et au printemps, lorsque le temps change vite et que l’on sort des deux saisons de mort lente, été et hiver. Le pire étant quand même l’été, s’il est impossible de quitter la région parisienne pour trouver un coin adapté au soleil. Moi qui étais casanier, j’ai des envies de voyage de plus en plus fréquentes. Cela me fait penser qu’il faut à tout prix que je trouve une combine pour bouger lors des fêtes de fin d’année, hors de question que je subisse cette épreuve à Paris. Surtout la Saint-Sylvestre, qui me donne des pulsions de génocide.
Mais je chasse ces mauvais fluides pour concentrer ma pensée positive sur le mode d’emploi de Seb.
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