mercredi 23 septembre 2009

Angot, bulot, dodo

Comme j’ai un an de retard sur les rentrées littéraires, je viens seulement d’achever Le marché des amants de Christine Angot. Un des protagonistes appelle « bassin parisien » le ventre mou de l’habitant moyen de la Capitale, c’est pas mal trouvé. On dit pis que pendre de l’autofiction (facile, plate, nombrilesque, égocentrée, sans imagination, etc.) mais moi j’aime assez comme genre, c’est délassant, et puis cela flatte toujours un peu nos instincts de voyeur, hein, faut pas se le cacher. Ceux qui critiquent l’autofiction imaginent que c’est facile à produire, mais je n’en crois rien, d’abord ce n’est pas si facile de parler de soi, ensuite le style est travaillé, comme pour toute fiction. Je me demande tout de même comment on peut être maqué à Christine Angot : jamais vu une fille aussi dénuée d’humour, elle prend absolument tout au sérieux et elle a l’air chiante comme la pluie. Je crois que je préfère encore Delaume la déjantée. En plus, la sodomie lui pose des problèmes métaphysiques, à Angot. Je me marrais plus en lisant Dustan (oui Dustan, pas Dukan).

J’ai appris hier que j’étais « code 40 » à la banque. En gros, cela veut dire tricard de chez tricard. Il faut dire que depuis vingt ans, j’ai planté pas mal de banques, que ce soit en compte personnel ou professionnel, en chèque sans provision ou en crédit non remboursé. Je ne suis absolument pas adapté à l’argent, je le claque au jour le jour, le plus vite possible, c’est quasi-compulsif. En même temps, comme les pouvoirs en place nous disent que le bon citoyen est aussi le gros consommateur, je devrais être décoré au lieu d’être puni, je suis un pilier de la croissance hexagonale. Dans mon cerveau, il y a un truc qui m’empêche de planifier à long terme, disons quelques mois à quelques années d’avance, parfois quelques jours ou quelques heures.

Hier, j’ai aussi été chez le poissonnier de la rue de Bretagne. Les crevettes roses à 15 euros le kg (rebaptisés 1,50 euros les 100 g, cela trompe le chaland) n’étaient pas plus goûtues que celles à 12 euros du Franprix. Et les bulots étaient mi-frais, terrible parce que cela ne pardonne pas, le bulot avarié, comme à la base c’est déjà gros et caoutchouteux, une parfaite fraîcheur et un petit goût poivré de cuisson récente sont indispensables. Du coup, j’en ai balancé la moitié. La mayonnaise Dukan, qui accompagnait ces mets moyens, est un pilier de mes phases protéiques, elle est simple à faire (un jaune d’œuf, une cuillerée de moutarde, deux cuillerées de faisselle ou fromage blanc, un peu d’herbes si l’on veut), pas si mauvaise, et indispensable pour satisfaire le réflexe préDukan de la sauce.

Ma rue est petite et j’habite au deuxième, aussi j’entends les discussions des gens qui passent, surtout en soirée, ils parlent fort, ils ont bu et ils élèvent la voix, parfois ils crient dans leur mobile. Ils feraient mieux de la fermer, les gens, parce que ce qui sort de leur bouche ne mérite pas d’atteindre mes oreilles, et puis je suppose qu’ils émettraient moins de CO2, faudrait taxer les bavards-braillards qui prennent les rues à témoin. Enfin, ma chambre est côté cour, je dors bien.

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