vendredi 25 septembre 2009

Oui, oui, il y a grosse (bis) – et mon corps est sa fin

Merci à ma chère lectrice, PS, qui a réagi au texte d'hier en signalant cette étude de Cora Lewis et al. Si vous aimez l’obésité abdominale, les triglycérides, la résistance à l’insuline et le risque cardiovasculaire, il existe une solution simple : faites un enfant. Si vous adorez cela, faites-en deux. Si vous êtes fanatique de cela, faites-en trois. Et ainsi de suite.

Ce sont les conclusions du suivi de 1451 femmes, dans le cadre du programme CARDIA, dont 706 étaient sans enfants trente-trois ans après le début de l’étude (1985-86), et 751 avaient connu des grossesses. Pour un enfant, le risque de syndrome métabolique (qui rassemble les symptômes énumérés ci-dessus) augmente de 33%. Pour deux, de 62%. Les autres facteurs (nutrition, activité physique) avaient été contrôlés. Bien sûr, les mêmes fonctionnaires qui nous enjoignent de manger léger et bouger beaucoup se garderont bien de signaler cela dans le cadre de la prévention du surpoids national, puisque le natalisme est chez nous religion d’Etat et que l’idée de décourager la parturiente potentielle est un crime de lèse-petit-bout-d’homme-qui-a-droit-à-la-vie.

Donc croissez, multipliez, engraissez.

Sinon je me disais ce matin dans le bus : bien des gens pensent que le sens de la vie est ailleurs. Ils ont un manque, comblé par dieu ou des concepts vides dans le même genre, des choses extérieures à la réalité, et aussi extérieures à eux-mêmes, telle cette âme sans laquelle le corps serait soi-disant vaine dépouille.

Pas moi, je suis comblé par le réel.

Raison pour laquelle le CORPS de RÊVE est une fin en soi, comme toutes les autres finalités terrestres. Ainsi j'ai retrouvé ce que rétorque le moribond sadien à son prêtre : « Créé par la nature avec des goûts très vifs, avec des passions très fortes; uniquement placé dans ce monde pour m'y livrer et pour les satisfaire, et ces effets de ma création n'étant que des nécessités relatives aux premières vues de la nature ou, si tu l'aimes mieux, que des dérivaisons essentielles à ses projets sur moi, tous en raison de ses lois, je ne me repens que de n'avoir pas assez reconnu sa toute-puissance, et mes uniques remords ne portent que sur le médiocre usage que j'ai fait des facultés (criminelles selon toi, toutes simples selon moi) qu'elle m'avait données pour la servir; je lui ai quelquefois résisté, je m'en repens. Aveuglé par l'absurdité de tes systèmes, j'ai combattu par eux toute la violence des désirs, que j'avais reçus par une inspiration bien plus divine, et je m'en repens, je n'ai moissonné que des fleurs quand je pouvais faire une ample récolte de fruits... Voilà les justes motifs de mes regrets, estime-moi assez pour ne m'en pas supposer d'autres. »

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