dimanche 27 septembre 2009

Quand Maître Allen discipline mon cerveau

Depuis trois jours, je me suis donné un nouveau Maître. Rassurez-vous, pas un concurrent de Dukan, ils ne boxent pas dans la même catégorie.

David Allen, aka Maître Allen, est un gourou de la productivité personnelle. Voilà, vous rigolez, j’en étais sûr. Vous m’imaginez déguisé en crâne d’œuf cravaté de Brother, Brother & Brother se demandant comment gérer son capital temps et en parlant à la pause café avec sa collègue Sandra. Le fait est que ce prototype forme le gros de la clientèle de Maître Allen. Mais je n’ai pas acheté, lu et mis en pratique son opus Getting things done, dont j’ai appris l’existence en lisant Wired, pour les mêmes motifs que mes congénères hantant les grandes tours de verre des multinationales.

Non, mon problème est le suivant : je suis un handicapé de l’organisation. A un point que vous ne vous représentez pas.

Inutile de vous dire «moi aussi je suis bordélique», parce que la question va au-delà dans mon cas. Par exemple, je suis déjà entré en dépression (un vrai épisode dépressif majeur) pour la seule raison que, ne voulant pas faire un travail alimentaire et étant incapable d’exprimer ce refus, je me suis coupé totalement du monde avec des bouteilles pendant 45 jours ; autre exemple, entre 2006 et 2008, j’ai soigneusement enfermé dans une malle absolument TOUS les courriers que je recevais, ne déclarant donc ni revenu, ni sécu, ni retraite ni quoi que ce soit de ces saloperies de diktats bureaucratiques ; j’ai environ quinze idées de projets (nouvelles, romans, essais, articles, peintures, photos, sites…) par jour et entre 8 et 18 h, je passe mon temps à y rêver et à en commencer certaines dans le plus grand bordel, au détriment de tâches urgentissimes qui m’attendent. Et caetera.

Tout cela va au-delà de l’organisation, d’ailleurs, cela relève sans doute de troubles cognitifs non diagnostiqués et non traités.

Mais bref, comme je viens de réussir un grand pas vers le CORPS de RÊVE en perdant 9 kg, je me suis dit que ma volonté devait désormais triompher dans tous les domaines de mon existence. Et aussi que je devais profiter de la quarantaine pour produire plus que je n’ai fait jusqu’à présent, notamment en raison de ce désordre constant dans mes affaires. Comme me le rappelait copine Sarah avant-hier, j’ai un roman à finir et je dois me bouger le cul (encore une de mes spécialités : je débute et avance pas mal sur un projet artistique, puis j’arrête, je le balance ou je le brûle, je suis un champion de l’autodafé). Et puis encore : je ne bois pas, ce qui libère le monstrueux surmoi de mon cortex frontal au maximum de ses capacités, lequel petit salaud me casse la tête à longueur de journée avec des visions récurrentes sur tout ce que je devrais faire et ne fais pas. Et puis enfin : mes chers copains du fisc, de l’Urssaf, du RSI, etc. ont fini par me retrouver et ne semblent pas apprécier autant que moi mes trois années de vacances. La vie est ainsi, les gens ne sont jamais d’accord.

Et donc Maître Allen m’a apporté la solution. Le cœur de sa méthode est assez simple, au lieu de penser vous noter, au lieu de noter des généralités (genre « faire ma série photo ») vous décomposez chaque projet ou tâche en actions élémentaires les plus simples, nécessaires pour arriver au résultat. Et quand vous avez ainsi une longue liste de micro-actions élémentaires prenant de 20 secondes à 200 minutes, ben vous les hiérarchisez et vous les accomplissez. Ca à l’air tout con, et ça l’est si vous êtes un organisateur-né, mais pour les retardés du planning comme moi, vous vous sentez bien mieux. Je ne sais pas si cela fonctionnera sur le long terme, mais le fait est qu’en 48 h, j’ai tellement mis d’ordre dans mon appartement, mes papiers, mes projets, et j’ai fait tant de petites choses toujours repoussées au lendemain, qu’il me semble ne jamais avoir été aussi organisé… de toute ma vie !

3 commentaires:

  1. http://www.videoscultes.blogspot.com
    pour se faire (aussi) plaisir. Ce n'est pas le mien mais il est très bien quand même.

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  2. mon copain a exactement la même maladie que toi, avec symptômes associés : 30 projets/ jour, artistiques de préférence, les épisodes bouteilles ..;
    je l'ai quitté.
    comment ça va, toi, de ce côté ?

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  3. Bah moi, j'ai résolu le problème, je me suis quitté!

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