Chérie, on braise ?

Hier pas foutu grand chose car je devais aller de nouveau en banlieue, cette fois pour un rendez-vous au sommet avec mes frères et sœur dans la demeure familiale qui n’en sera bientôt plus une. Du coup, je photographie avec nostalgie les choses importantes, comme ce barbecue sur lequel des tonnes de saucisses, côtes d’agneau et brochettes ont jadis grillé.


Remarquez qu’en matière de barbecue, je préfère largement les Weber, qui sont fort bien conçus, et très jolis avec leurs cloches, et très pratiques pour maîtriser la braise par l’aération. Mais on m’a volé le mien, que je laissais dans la cour, et j’avais dû acheter celui-là en urgence.

Dans le train, j’ai lu la Bible – Mon secret minceur et santé, de Maître Dukan Lui-Même.

Je comprends mieux mes problèmes, car le Maître précise à la page 33 qu’une cuillerée à soupe de son d’avoine absorbe 30 fois son volume en liquide. J’en prends deux par jour, ce qui fait environ 24 g. En une journée, cela absorbe 30x24= 720 grammes dans mon estomac et mes intestins. Au bout de trois jours, je porte donc potentiellement 3x720=2160 grammes de bouillie dans le bide.

J’ai bien fait de prendre un Forlax hier, cela m’a permis une vidange partielle. Avec ce que j’ai absorbé comme laxatif ce matin (un Fruit’n Fibres, une cuillerée paraffine), je suis équipé en armes de défécation massive.

Impossible d’éviter le restau ce midi, je n’ai pris qu’un bœuf au piment avec du riz.

La carafe de vin remplit tous les verres sauf le mien, je reste aussi impassible qu’un Bouddha en méditation. De toute façon, mon tempérament a toujours été placé sous le signe de l’excès, et la consommation s’ensuit : une carafe de 50 cl à partager à cinq, cela ne m’intéresse fondamentalement pas, il m’en faudrait deux entières pour moi. Je crois que je préfère encore les verres d’eau du robinet à un seul verre de vin qui me donnerait tout de suite envie d’en engloutir dix autres.

Ce penchant immodéré pour le « tout ou rien » est assez utile en régime Dukan : j’y place en quelque sorte mon extrémisme, ne faisant pas les choses à moitié. Un autre trait de caractère m’inquiète plus sur le long terme : la lassitude. Un très grand nombre de choses m’intéressent, mais la contrepartie est que la plupart d’entre elles me lassent vite, passé une phase initiale d’excitation enthousiaste. On verra bien si l’horizon de mon CORPS de RÊVE tient la longueur.