Je pense à cela en lisant un sondage commandité par le Service catholique des funérailles, selon lequel 52 % des Français souhaiteraient une cérémonie religieuse à leurs obsèques. Et 69 % pensent que les rites mortuaires (prières à la levée du corps, rassemblement à l'église, au cimetière ou au crématorium) sont nécessaires. Du point de vue des pratiques, la vraie nouveauté est la progression rapide de la crémation (selon une autre enquête de la Chambre syndicale nationale de l'art funéraire) : 1 % en 1979, 21 % en 2001, 28 % en 2007, 50 % dans les grandes villes, et pour l’avenir, 44 % des personnes qui la souhaitent contre 37,5 % pour l’inhumation.
Toutes ces conneries post-mortem me navrent.
J’aimerais pour ma part que mon corps soit dépecé dans un amphithéâtre de médecine. Ou jeté dans le jardin de Nicolas Hulot pour soutenir sa politique de compostage. Ou placé en dépôt dans la salle d’attente de ma banque en guise d’avance sur règlement de mes dettes. Ou mangé par une assemblée de dukanettes en folie protéique. Enfin bref, comme Sade et contrairement à la moitié de mes contemporains, que ma dépouille soit considérée avec tout le désintérêt qu’elle mérite, éventuellement la seule utilité marginale qu’elle procure, mais que l’on ne cherche aucun sens, aucune symbolique, aucune consolation dans ce qui n’en appelle pas particulièrement, à l’opposé de ce que susurre à la radio un mielleux curé au moment où j’écris, ravi du sondage évoqué ci-dessus – ils doivent être tombés bien bas pour se satisfaire de récupérer leurs ouailles sous forme de cadavres.
Le matérialisme souffre et souffrira toujours de la sensiblerie que la mort exacerbe.
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