vendredi 16 octobre 2009

Ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur le sexe et que je vous dis quand même

À 9h00 pétantes je me retrouve devant l’Office dépôt du boulevard Sébastopol, pour acheter du papier kraft, du papier bulle et des cartons – cartons ayant la bonne idée d’être dépliés à une dimension parfaitement calculée pour vous faire souffrir au maximum quand vous les portez. Et quand j’arrive en caisse, bingo, j’ai oublié mon portefeuille, je gagne 20 minutes d’aller-retour à pied supplémentaires. Tout cela pour envoyer une volumineuse somme que j’ai vendue sur Amazon. Il est ainsi des débuts de journée dépressifs.

Hier, Nicolaï Lo Russo, jeune écrivain de la littérature verte chez Léo Scheer, m’a fait le plaisir d’un commentaire et je m’en avise ce matin. Cela concerne le film d’Ovidie, la pornographie en général. Je réfléchis à cela en suant les bras pleins de cartons dans des rues pleines de voitures.

Nous sommes génétiquement programmés pour considérer le sexe comme une chose spéciale, importante. C’est-à-dire : nos gènes (et leurs programmes épigénétiques) sont la seule chose qui se transmet avec l’hérédité biologique, nous-mêmes existons car ils ont été transmis sans discontinuité depuis trois milliards d’années, aussi ces gènes ont-ils mis en place des programmes cognitifs et comportementaux destinés à optimiser leur propre réplication, en l’occurrence à nous faire chercher des partenaires sexuels, ou alors à protéger ceux que l’on a déjà trouvés. Ces gènes ne sont pas des petits homoncules dotés d’une volonté, bien sûr, c’est plus simple que cela : nous avons tous des gènes un peu différents et certaines versions se retrouvent à la génération suivante, pas les autres. Imaginez par exemple qu’un gène existe en deux variantes, dont l’une est associée (même par une influence indirecte) à la jalousie et l’autre non. Eh bien au bout de 10, 100, 1 000 générations les porteurs du gène jaloux seront probablement un peu plus nombreux que les autres, car ils auront un peu mieux évité que les autres l’infidélité de leur partenaire, et donc ils se seront répliqués plus efficacement. C’est ainsi que cela se passe, dans l’évolution, en douceur, par des petits avantages individuels qui se répandent progressivement dans une population. Enfin je simplifie, évidemment.

Mais bref, NLR disait en substance dans son commentaire que l’on trouve du X partout et que cela pose question. Je pense que l’on a toujours trouvé partout de la pornographie, depuis les énormes vulves et phallus préhistoriques jusqu’aux productions Marc Dorcel, et que seules des mentalités bizarroïdes comme celles des religions monothéistes font des fixations névrotiques sur cette question. En même temps, et vu ce que j’ai dit avant, il est sans doute inévitable que le sexe soit source de névrose dans une certaine part de la population, les curés, rabbins et imams ne font que prospérer sur cette base psychologique.

Selon certaines hypothèses scientifiques qui me plaisent, et sur lesquelles j’aimerais bien écrire un bouquin, notre cerveau est massivement sexué, il est né de la sélection sexuelle elle-même, un grand nombre de choses « inutiles » en apparence, c’est-à-dire coûteuses en temps et en énergie, ont pu émerger parce qu’elles permettaient de séduire, comme par exemple chanter, danser, peut-être même parler. Ce qui est fascinant avec l’espèce humaine, c’est ainsi le grand détour nécessaire pour arriver au même résultat que n’importe quel animal, à savoir baiser. Et aussi les « mauvais » câblages du cerveau, c’est-à-dire tous les fétichismes, toutes les paraphilies, toutes ces bizarreries minoritaires et intimes dont la sexualité regorge et qui démontrent à leur manière la puissance du câblage sexuel de nos réseaux neuronaux.

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