dimanche 11 octobre 2009

Dukan pour les buffles

Une publicité sur mon site promet de perdre 115 kg, pas moins. Cela commence à faire beaucoup. Peut-être s'agit-il d'une annonce pour buffles? Si je perdais cela, eh bien je pèserais -50 kg. Un poids négatif, cela doit faire bizarre, je suppose que l’on devient une sorte de trou noir.

Pas de risque cependant, après mon grec du midi, une pierrade ce soir a transformé cette journée en gala permanent, tout adepte fanatique de Maître Dukan me condamnerait à avaler un quintal de son. Je ressens désormais la moindre variation dans mes prises alimentaires, je mesure bien que je suis anormalement empâté, alors que jadis j’accumulais les adipocytes en parfaite indifférence à mon corps. Mais la parade est connue : un Fruit’nFribres, un peu plus d’exercice demain, une journée sans excès et hop, copine Terraillon n’y verra que du feu.

En dessert j’ai mangé des kakis. Le primeur d’à côté propose des fruits de qualité, on peut supposer qu’ils étaient à l’optimum de leur goût et je ne les trouve pas fameux, ils laissent une étrange trace amère sur le palais.

Après Home d’Arthus-Bretrand arrive sur les écrans Le syndrome du Titanic de Hulot. Le premier était payé par Gucci, Saint-Laurent, Dior et consorts, le second par les centrales nucléaires d’EDF et l’Oréal. Tout cela enchante la conscience de classe du bobo, qui va pédaler de plus belle sur son Vélib entre Marais et Saint-Germain-des-Prés. Les prolos, mes nouveaux camarades du Pôle Emploi et très accessoirement 5 milliards d’humains, je crois qu’ils préféreraient un peu plus d’industrie lourde et d’équipements primaires. Mais vu d’un hélicoptère, où même la misère devient télégénique, ce genre d’évidence échappe sûrement au vert volant d’éolienne en éolienne.

La maison de Montgeron d’où j’écris cette nuit rappelle les écuries d’Augias, mais il me manque malheureusement le CORPS de RÊVE d’Héraklès. Pas une pièce qui ne recèle son lot de bibelots encrassés, de meubles empoussiérés, d’objets oubliés. De souvenirs aussi, mais je glisse tout près d’eux sans les réveiller, c’est dangereux un souvenir, on dit que certains se perdent dans leur labyrinthe et ne reviennent jamais à la vie. Pas de risque pour moi, dans une époque qui a flatté partout le devoir de mémoire, je me suis donné une règle d’amnésie. Dehors flotte l'éternelle odeur des automnes. Je regarde la nuit, nous partageons une silencieuse indifférence.

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