jeudi 29 octobre 2009

Le corps kafkaïen

Kafka et moi avons des problèmes contraires. Le 22 novembre 1911, il note dans son Journal : « Eu égard à sa faiblesse, mon corps est trop long, il n’a pas la moindre graisse qui puisse engendrer une chaleur pleine de bienfaits ou entretenir un feu intérieur, pas de graisse dont l’esprit puisse se nourrir une bonne fois au-delà de ses besoins quotidiens sans porter préjudice à l’ensemble ». 

Chacun son CORPS de RÊVE.

Kafka n’a qu’à moitié tort, d’ailleurs, le fait est que notre cerveau adore la graisse dont il enduit ses axones. Mais comme ce même cerveau tend à prélever de manière prioritaire ce dont il a besoin, il n’y a pas tellement de lien entre vivacité d’esprit et tour de taille. Il semble même que l’on observe le contraire. Récemment, des chercheurs chinois ont fait une méta-analyse de 26 études antérieures sur les liens entre QI et obésité chez les enfants (Obes Rev, 23 sept 2009, epub). Eh bien il en ressort que les obèses ont 10 points de moins que les autres dans les scores de performance intellectuelle, et sept de moins dans les scores d’intelligence verbale. Des gros cons, pourrait-on dire méchamment.

Avec les températures qui baissent, j’ai encore plus la flemme d’aller à la piscine. L’entretien de son corps est une activité très enquiquinante quand elle devient spécifique, c’est-à-dire quand elle ne découle pas d’une autre occupation. Ce n’est même pas la difficulté qui me rebute, car je suis ma foi assez léger maintenant, mais l’ennui qui me saisit très vite lorsqu’allongé, par exemple, je regarde mes jambes faire des mouvements en l’air. Je ne parviens toujours pas à concevoir que l’on passe une heure entière dans une salle de gym à gesticuler de la sorte en obéissant aux aboiements d’un maton. D’ailleurs je constate que copines Peggy et Natacha ne mettent plus guère les pieds au gymnase, et j’ignore même si copain Stéphane poursuit son plan musculaire secret. Je n’en conserve pas moins mes petites activités haltérophiles et abdominales réparties au cours de la journée, ainsi qu’un maximum de marche à pied dans Paris. La perspective du club de gym s’éloigne donc, je projette plutôt de profiter du prochain printemps pour une séance plus intensive, avec fortes doses de créatine (et de testostérone si j’en ai trouvé d’ici là), afin de sculpter un CORPS de RÊVE que je pourrai exhiber l’été suivant.

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