lundi 5 octobre 2009

Diabolicum persevare

Le repas de famille du dimanche fait partie de ces traditions solides dans notre pays. On mange, on boit et le cas échéant, on va roter son digestif en trimballant son engeance dans une poussette, d’un pas lent et d’une roue molle, un pas du dimanche sur des chemins qui mènent toujours aux mêmes endroits, c’est-à-dire nulle part.

Si j’échappe désormais au programme complet – l’ai-je jamais suivi, je me le demande ? –, il n’est pas toujours possible d’éviter son épicentre, le repas. Surtout que je n’avais pas invité mon oncle depuis un certain temps. Me voici donc à cuisiner, avec au menu saucisson, melon, rôti de bœuf haricots verts pomme vapeur, fromage, tarte aux pommes, gâteau au chocolat. Et vin rouge. J’ai sauté les options melon et vin, mais pas saucisson ni fromage, et même une lichette de tarte. Le Maître omniprésent dans ma mauvaise conscience alimentaire m’avait fait acheter un pain complet… mais une bonne baguette de céréales avec un Brie fondant, c’est tout de même meilleur.

On imagine sans peine combien j’étais abattu en rentrant sur la Capitale ce soir. McDo mercredi dernier, chinois hier, orgie dominicale aujourd’hui… des gouttes de graisse perlaient sur mon front, j’avais peur de tacher les banquettes taggés du RER D, j’attendais l’impitoyable sanction de copine Terraillon avec l’accablement du condamné. Eh bien non : 66,6 kg de nouveau, diabolique persévérance ! Je me suis pesé deux fois pour exclure une erreur électronique ou mécanique, mais c’est bien cela. Du coup, je regrette le Fruits’nFibres en gélule avalé d’office à mon retour en guise de purge de mes péchés. Il n’empêche que je dois mieux canaliser mon tractus orogastrofécal, parce que le miracle ne va pas durer. J’étais sûr que la perte des repères stricts de la phase d’attaque Dukan m’abandonnerait à un flottement délétère ouvert aux agressions sournoises de chaque petite tentation refoulée pendant trente jours.

Sinon je vous livre une info parfaitement inutile : un dicton affirme que «pluie de mars n’engraisse ni oie ni jars». Vu que nous sommes en octobre, qu’il ne pleut pas, que vous n’avez (probablement) ni oie ni jars, j’ai réussi à occuper votre cerveau d’une donnée tout à fait parasite. Et je retourne à mes propres occupations, en l'occurrence finaliser l'achat d'un crâne de singe thaïlandais qui sera du meilleur effet dans mon salon.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire